L'engouement pour la rubrique des trains réels ne semble pas énorme, mais je vais quand même terminer ce que j'ai commencé… Suite et fin donc de ce bel embranchement…
Vous ne vous souvenez peut être plus du film. C'est une bonne occasion de reprendre à zéro. Nous étions donc au port que nous avons quitté par le Quai Deshaies en direction de la centrale électrique. Ci-dessous, des vues de cette centrale, vue cette fois-ci du côté de la Seine. Le port est donc à droite, on ne le voit pas sur la photo. J'ai repris les différentes voies en jaune pour bien voir le tracé. La voie unique venant du port se divisait sous le pont en 3 voies parallèles, dont deux passaient par le faisceau de la centrale, la troisième (la voie d'évitement) longeant le Quai Deshaies. Sous le pont (entouré de rouge), on distingue un wagon plat dont je ne reconnais pas le type. Peut être un TP, il y en avait dans cette zone à l'époque de la photo (1946). Le faisceau de la centrale semble vide. A son extrémité gauche vient se greffer la voie vers la centrale sur laquelle on distingue le yoyo que j'ai entouré sur la photo. Juste devant le yoyo, une voie déviée pénètre dans la centrale. Elle était peut être destinée à l'entretien ou au chargement / déchargement de transformateurs comme dans le cas des sous stations (?). Depuis la voie d'évitement Quai Deshaies, on distingue également sur la gauche une voie en courbe vers l'embrachement (?) qui se dédoublera un peu plus loin. Cette voie semblait alimenter un entrepôt de produits sidérurgiques ou quelque chose dans le genre. Je n'ai pas plus d'infos malheureusement.
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Les centrales basse et haute pression d'Ivry Port en 1950 (extrait de "La Seine en amont de Paris" par Isabelle Duhau / Conseil régional d ÍDF)
Conçue à partir de 1923, la centrale basse-pression est mise en service en 1927 pour le compte de l’Electricité de la Seine. Elle est destinée à prendre la relève de l’usine du quai de la Râpée pour la fourniture d’électricité au métro parisien (4 groupes d’alternateurs de 12 000 kW). La parcelle assez étroite oblige à multiplier les équipements de déchargement du charbon pour alimenter l’usine en continu. Deux halles perpendiculaires au fleuve abritent les chaudières d’une part et les turboalternateurs, d’autre part. Elles affichent leur mur pignon, traités en fronton, face à la Seine. Les cheminées métalliques couronnent la chaufferie, bâtiment tout en hauteur, dont le béton est coulé au fur et à mesure du montage des chaudières. La salle des machines, malgré sa monumentalité reste une halle couverte d’une charpente métallique à deux pans. Le pont passerelle sur la Seine, destiné à la traversée des câbles, prévu dès l’origine, n’est construit qu’en 1930 (voir le dossier de la passerelle industrielle d’Ivry-Charenton). La centrale est raccordée au réseau du chauffage urbain en 1942. Vieillissante, l’usine est complétée en 1953 par la centrale contiguë, dite centrale haute pression d’Ivry-Port (1 groupe d’alternateurs de 40 000 kW). Son implantation est une fois encore contrainte par la petitesse du site. Malgré certaines différences (ici les bâtiments sont en béton et non en métal), la silhouette de la centrale est l’héritière du modèle initié par la centrale Arrighi au début des années 1930 : silhouettes cubiques des bâtiments aux toits terrasse, dynamisme vertical souligné par l’étroitesse et la hauteur des baies. L’ensemble, qui emploie 300 personnes, ne présente plus d’intérêt économique, au début des années 1970. Le charbon spécial utilisé et le nombreux personnel, indispensable à la maintenance des matériels vétustes, coûtent trop chers. De ce fait, les centrales ne sont plus utilisées que lors des périodes de forte demande. Le site cesse finalement son activité en 1974. La chaufferie de la centrale basse pression est reconvertie pour le compte de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain qui y installe des chaudières au fuel. La suppression des cheminées augmente l’effet monumental du bâtiment. Tous les autres bâtiments sont détruits en 1988/89.