L'embranchement portuaire d'Ivre-Mort (Sud-Ouest)

[ffayolle]

Une très belle source d'inspiration en tout ou partie

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Oui Fabrice, effectivement. Et d'ailleurs, on retrouve le même thème ça et là sur les forums. Dommage que très peu de photos de cet endroit ne soient disponibles. En fait, j'ai plus de photos, mais je n'ai pas la permission de les poster et donc je m'abstiens de le faire par respect pour l'auteur. Il est vrai que la ligne comportait plusieurs ramifications intéressantes. Une fois de plus, Ferrovissime a publié un article sur cet embranchement oú on voit plusieurs photos (voir au début du fil). Ce que j'ai découvert surtout, c'est qu'il est passionnant de reconstituer le puzzle en faisant appel à des documents d'origines diverses et bien entendu à ma propre observation.

J'ai un autre thème qui me tient à coeur mais celui-là, c'est un morceau de bravoure... Peut être… on verra...

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L'embranchement d'Ivry-Port n'a pas inspiré que le cinéma et le monde du modélisme. Plusieurs artistes se sont penchés sur cette partie attachante de l'embranchement, parmis lesquels Georges Beauregard. Nous y reviendrons...

1950...

Sur les photos des pages précédentes et sur les deux ci-dessus, on voit un très beau pont. Il s'agit de la passerelle industrielle d'Ivry-Charenton, dite aussi "Passerelle aux cables". Ce pont cantilever en béton armé fût construit entre 1926 et 1929 par la centrale électrique d'Ivry (dite à l'époque Électricité de la Seine) uniquement pour faire passer câbles, conduites et canalisations. D'une longueur totale de 214 mètres et une portée de 134,60 mètres elle est toujours présente aujourd'hui. Terminée en 1930, la passerelle détient jusqu’à la Seconde Guerre mondiale le record du monde pour la portée de ses poutres à treillis. La travée centrale de 135 m repose sur les deux piles dans la Seine, tandis que les travées latérales (32 et 47
m) fonctionnent comme des consoles réalisant contrepoids de l’arceau central, d’où les massifs des extrémités dont la silhouette évoque l’architecture néo-médiévale. Entre les arcs, un caisson en béton armé est divisé en six compartiments qui servent de gaine aux groupes de câbles électriques.

In ne pouvais pas évoquer Ivry Port sans s'attarder quelques instants sur cet ouvrage...

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Sur le plan de voies de la page précédente (message du 9 février) on voit, hormis la voie qui pénètre dans la centrale, une autre voie qui la croise avant de se dédoubler. Aucune idée de ce que cet embranchement désservait. A en voir les photos aériennes, on semble discerner des ponts transversaux. Il est donc probable que cet embranchement servait à alimenter un chantier de pièces lourdes (tuyaux en acier, poutres métalliques, ciment ou simili). N'ayant pratiquement aucune trace ni du nom de l'établissement, ni de l'activité, ni de photos de wagons transportant ce type de produit, nous allons rapidement passer dessus. Une chose est sûre, cet embranchement était présent très tôt dans l'histoire de cette ligne (dans les années 20 déjà), avant même la construction de la centrale.

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Au delà de la centrale, la voie unique poursuivait son chemin le long du Quai Deshaies, suivant la Seine en direction du dernier embranchement: le dépôt pétrolier Desmarais Frères, puis plus tard TOTAL.

Peu avant d'arriver au dépôt, la voie passait devant l'usine élévatrice Nº1 des eaux de la ville de Paris, un magnifique bâtiment qui existe toujours aujourd'hui et abrite le dépôt des oeuvres d'art de la ville de Paris.

Baptisée Ivry 1, puisque c’est la première usine construite (il y en a deux autres quelques 200 mètres plus loin), elle puise de l’eau de rivière brute (eau non potable) qu’elle refoule vers le réservoir de Villejuif. Construite en 1881-83, elle est équipée de trois prises d’eau dans le fleuve. A son achèvement, l’usine comprend 6 machines Farcot de 50 chevaux chacune, capables de refouler 85 000 m3 d’eau en 24 heures à une hauteur de 63 m. En 1898, l’usine est agrandie. Trois nouvelles machines sont ajoutées chacune d’une force de 170 chevaux portant ainsi sa capacité à un débit de 135000 m3 par jour.

La disposition des deux grandes halles parallèles correspond à la linéarité transversale du processus, de la chaudière à la pompe, chacune des baies en plein cintre des façades latérales correspondant à une machine. Les bâtiments sont construits en moellons de calcaire appareillés en un opus trapézoïdal irrégulier, tandis que les pilastres, bandeaux et arcatures, en briques rouges, rythment les élévations de cette architecture soignée. Après la construction de la nouvelle usine et de ses bassins filtrants, Ivry 1 continue de refouler de l’eau brute vers le réservoir de Villejuif. En 1958, les installations disposent de 3 groupes électriques de 480 chevaux de puissance unitaire, refoulant chacun 28 000 m3 par 24 heures. L'établissement fermera ses portes en 1974.

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Source: Architecture d’usines en val de marne 1822 – 1939 / https://en.calameo.com/read/0022023628c6aef066805

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En cherchant des photographies de cette usine élévatrice et sa localisation vis à vis de l'entrée du faisceau du dépôt Desmarais / TOTAL, je suis tombé sur ces vues google maps montrant l'entrée de l'embranchement en question. Le dépôt pétrolier n'est plus (le terrain est en friche) et la voie a malheureusement elle aussi disparu mais le portail semble intact, les pierres de taille souillées et l'architecture trahissant son ancienneté. Le portail n'est probablement pas d'origine mais il a dû voir passer pas mal de trains dans les années 70 et 80…

Puis soudain, je me suis souvenu d'une photo que j'avais trouvé dans ce fameux numéro FERROVISSIME consacré à l'embranchement d'Ivry Port, mais dans une rubrique différente. Elle m'avait intrigué… pendant longtemps, je me suis posé la question de savoir s'il s'agissait bien de l'entrée de ce fameux faisceau, mais je l'ai quand même sauvegardée… Jusqu'à aujourd'hui donc.

[cdz183]

Toujours aussi passionnant, ce fil !

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Et voilà donc cette fameuse photo, montrant visiblement une 030TX sortant de l'embranchement pétrolier Desmarais.

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Il ne peut pas y avoir confusion: les piliers du portail, les citernes pétrolières au fond. Tout semble correspondre. A noter que la 030TX ne porte aucune immatriculation (?). Est-ce dans les années 40, 50 ? N'ayant pas le numéro FERROVISSIME concerné, celà reste un mystère. Mais si quelqu'un l'a et veut bien m'éclairer …..

[cdz183]

C'est clairement le même site : la petite maison visible sur la droite (sans doute une conciergerie) séparait les 2 portails de Total et de l'usine élévatrice et c'est sa base, murée et désormais taguée, que l'on aperçoit sur les photos actuelles.

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Peut être Nicolas...
Ci-dessous, une vue du dépôt pétrolier Desmarais, prise depuis la berge opposée. Je n'en connais pas la date. On distingue bien l'usine élévatrice à droite avec, devant, le bâtiment blanc dont parle Nicolas. Ce bâtiment était étroit mais assez long. Des bureaux peut être ?

On distingue aussi le grand panneau "DESMARAIS FRERES ORIFLAMME"