François D a écrit : ↑07 févr. 2021, 13:55
Merci Bernard d'avoir déposé tes Conclusions.
Maintenant imaginons que tu conseilles l'autre partie. Quels auraient été tes arguments et quelle aurait été la teneur de la
fameuse lettre envoyée par "les autres" ?
Après tout, c'est probablement un avocat qui est l'auteur de cette missive (à moins que ce soit un "simple"
juriste).
Bonsoir François et les autres,
à vrai dire, c'est bien parce que j'ai cherché à imaginer ce que "l'avocat" avait bien pu écrire, que j'ai écrit moi-même qu'il fallait être "prudent"...
Mais,
avant de parler de cela, je crois bon d'en dire un peu plus sur ce que je pense de la "lettre d'avocat", devenue malheureusement une pratique courante, de nos jours.
Chacun a pu comprendre, en effet, que je n'en suis pas "fan".
Car, souvent, la lettre en question est maintenant envoyée pour essayer en quelque sorte "d'intimider" l'adversaire, et l'amener à renoncer à se défendre, en jouant de la crainte que fait toujours un peu naître chez certains, la prespective d'avoir
"affaire à la justice".
Parfois même, on y agite un peu plus que de raison la menace d'un procès, ou de choses encore plus graves, sans hésiter à présenter le différent sous un jour propre à empêcher toute discussion, et en oubliant carrément d'avertir le destinataire de la lettre qu'il a la possibilité de consulter lui-même un avocat, avant de répondre.
Dans ce cas, comme je l'ai entendu dire un jour par un batonnier de l'ordre, saisi du cas d'un confrère à la plume un peu trop "excitée": règle des trois
P et des deux
T (Pas de Panique, Prudence, et une Tasse de Thé).
Commencer donc par penser que ce n'est qu'une lettre et pas une assignation en justice, et que son auteur n'envisage donc rien d'autre, pour l'instant, que de discuter
(même s'il croit pouvoir la terminer par un "je vous mets en demeure", cela reste quand même sans importance, à moins que conflit ne porte sur une somme d'argent).
Se souvenir aussi, qu'un avocat qui est sûr de ce qu'il avance, est toujours clair, précis, poli et cherche rarement à faire peur (
et donc gare à ceux qui en "font des tonnes", invoquent des lois dont ils ne donnent jamais le texte entier, promettent toutes sortes de tourments judiciaires sur la nature exacte desquels ils restent toujours vague...).
D'ailleurs, la règle d'or est de lire complètement l'article de loi ou de code derrière lesquels ils s'abritent, pour être sur qu'ils n'en onbt pas oublié un bout. Car, parfois, il y a des surprises de ce côté là...
Et bien entendu, il faut toujours demander conseil à un autre avocat, en n'oubliant pas qu'il existe un peu partout, maintenant, des Conseils Départementaux d'Accès au Droit où l'on peut consulter gratuitement un avocat...
Tout çà pour dire, donc, qu'après avoir retourné le problème dans tous ses sens, j'en suis venu à penser que l'on pouvait avoir à faire avec l'une de ces lettres que je viens de dénoncer.
Et, du coup,
"me mettant dans la peau" de son auteur, je me suis pris à imaginer qu'il a sans doute mis en avant ce qui vient à l'esprit dans ce genre d'affaires, à savoir que le dépôt à l'INPI confère un "droit de marque" qui donne la possibilité de faire condamner pour "contrefaçon" celui qui s'est donc servi sans autorisation de cette même marque
(en pouvant aussi s'opposer à tout enregistrement qu'il pourrait vouloir en faire de la même marque par un autre ;mis ce n'est pas notre propos)
J'ai donc pensé qu'il avait cité à l'envi, l'article L 335-2 du Code de la propriété intellectuelle qui réprime l’édition d’écrit, de dessin, peinture ou autre, au mépris du "droit de marque" sur "exporail"; et sans doute même, l'article L 122-4 du même code qui punit le "plagiat", et bien sur les 3 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende qui peuvent punir tout çà
(plus du double en "bande organisée", comme dans le cas d'une association...).
Puis, les mots de "droit d'auteur" se sont logiquement imposés à ce moment là dans ma tête, et j'en suis venu alors, tout naturellement à penser tout ce que j'ai écrit plus avant .
A savoir qu'on pouvait quand même s'interroger, dans ce cas sur le véritable caractère de "marque", sur "la possible "antériorité" d'un usage des mots, sur la réalité d'une "exploitation", etc, etc...
(j'ai même songé à ce qu'il en arriverait, si la volonté de preserver à toutes forces l'usage exclusif de la marque en question, en venait à être tenu pour un désir de s'en servir à des fins ... mercantiles. A l'impôt sur les sociétés, la TVA et toutes sortes de joyeusetés du même genre qui s'ensuivraient; mais j'ai, naturellement, bien vite écarté tout cela de mon esprit...).
Bref, le classique cheminement de pensée qui vous est enseigné dans les écoles de droit...
Mais, comme de toutes façons, rien ne va arriver, puisqu'on a affaire à des gens raisonnables
N'empêche, j'aimerais bien pouvoir lire la lettre d'avocat, ne serait-ce que pour savoir si je ne me suis pas trompé